The Jingle Bells Rock & Blues Festival :
Tucker Zimmerman, Sarah James Band, Elliott Murphy et Beverly Jo Scott en Pays Mosan
Ce samedi 4 décembre nous sommes partis de Bruxelles en direction du Condroz liégeois et plus précisément en direction de Poulseur. Nous avions eu vent qu’un festival appelé « Les Anthinoises » nous invitait à célébrer la renaissance de la vie au son du rock et du blues. Le comité des Anthinoises souhaitait lors de ce week-end relancer la culture et aider les sinistrés des inondations de juillet 2021.
Sur la route nous écoutons de quoi nous mettre dans l’ambiance de la programmation notamment un extrait de l’album « Chautauqua » avec un duo Tucker Zimmerman et BJ Scott. Plus loin, la chanson « John Muir Trail » que ce californien qui a posé ses valises chez nous en 1970 a écrit pour ce même album.
Arrivés sur place dans le hall omnisports de Poulseur, nous nous installons aux premiers rangs alors que Tucker fait ses derniers réglages. Cela fait bien longtemps que nous ne l’avions plus vu en concert et nous nous réjouissons de revoir celui qui a écrit les magnifiques paroles de la chanson « Oregon » pour Derroll Adams. Il est rejoint sur scène par son fils, Quanah à la guitare, par Didier Bourguignon au banjo et à l’harmonica ainsi que Bernard Ronveaux à la basse.
C’est un Tucker Zimmerman visiblement heureux d’être là qui nous livre anciennes et dernières chansons. Nous assistons à une belle complicité entre l’artiste et ses musiciens. Le concert se termine sur « Cat Man Doo Dan ». Un morceau pour nous réchauffer les mains et les pieds ; « Jump down oh Lordy! Hop around hop around hop around oh Lordy! What dog? What dog?... ». Sur la lancée de cette chanson, nous commandons au Foodtrucks ; ce sera deux hot-dogs s’il vous plaît !
Après Tucker, nous avons la surprise de découvrir Sarah James Band. Cette chanteuse d’origine anglaise nous emporte sur ses musiques rock, soul, blues. Elle passe d’un instrument à l’autre, guitare, batterie, harmonica. Ça déménage. Nous avons hâte de la revoir sur d’autres scènes.
Arrivent d’autres musiciens qui font la mise en place et la balance. Apparait un homme au chapeau. Il fait son tour des instruments, vérifie que tout est en ordre et disparaît tel un magicien. L’homme au chapeau revient accompagné de ses musiciens. C’est Elliott Murphy. C’est la première fois que nous le voyons en concert et ne savons pas trop à quoi nous attendre. Dès les premières notes, nous avons des frissons. Les ballades de ce new-yorkais sont accompagnées aux percussions, violon et voix par la resplendissante Melissa Cox et à la guitare, voix par (l’ange joué) Olivier Durand. À l’arrière, discret mais bien présent, à la batterie et voix, Alan Fatras. Magnifique symbiose entre les musiciens, bien heureux d’être là pour leur ultime concert de l’année.
Elliott termine son set avec une nouvelle chanson « Hope », née durant le confinement ; « I See Hope in your Eyes ». Nous, on a vu l’espoir dans les tiens, Elliott. Merci pour cette magnifique perle… que c’était bon.
Pour clôturer ce festival, BJ et ses musiciens nous ont livré une prestation haute en couleur et en décibels. Énergiquement généreuse, accompagnée par son guitariste Roberto Cimino, déchainé, le bassiste Thierry Rombaux et le batteur Yves Baibay ainsi que deux jeunes choristes en toute grande forme, l’alabamienne d’origine enchaîne les morceaux.
Après une performance bien rock, BJ nous invite à refermer les portes du château qui est une métaphore de la clôture des concerts 2021 par le légendaire « House of the Rising Sun ». En guise de rappel, et pour nous faire oublier le froid de l’hiver déjà bien présent, elle nous emmène dans « Le Sud » en nous invitant à chanter les paroles de Nino Ferrer.
Il est quand même extraordinaire que cette programmation a rassemblé trois artistes d’origine américaine ayant débarqué en Europe (France et Belgique) et de générations différentes, dont la benjamine a collaboré musicalement avec Tucker et Elliott à des périodes diverses.
Autre fait extraordinaire et pas des moindres, Tucker Zimmerman accompagné de son compagnon de route Didier Bourguignon, Elliott Murphy et BJ, avaient déjà partagé une première fois la scène pour la circonstance d’un concert organisé par Jean-Pierre Van Weyenbergh. C’était le 27 novembre 1998, à Herent et ce en l’honneur du 73ème anniversaire de Derroll Adams. (Étaient également présents Roland Van Campenhout, Guy Stroobant, Didier Courtmans, Vera Coomans et Norris Bennett).
On aurait pu donc rêver de retrouver les trois artistes américains sur scène pour un chant commun. Peut-être une prochaine fois ?
En tout cas, un tout grand merci aux organisateurs pour cette belle programmation qui décidément nous a fait sortir de cette période un peu grise à travers la magie du rock et du blues.
Luc Hecquet & Sophie Devaert
(texte, photos, vidéo)